Pour plusieurs propriétaires, la fin de l’hiver est synonyme d’infiltrations d’eau.
Au Bureau d’assurance du Canada, on observe que les indemnisations versées pour des dommages causés par l’eau ont plus que triplé au cours des dernières années, passant de 150 à plus de 500 millions de dollars en 2006, au Québec seulement. Chez Intact Assurance, on souligne qu’au chapitre des dédommagements, ce type de sinistre a aujourd’hui supplanté tous les autres dans le domaine de l’habitation (feu, vol, responsabilité civile, etc.).
La source du problème
Or, chaque année, au dégel, l’eau contenue dans le sol exerce une pression importante sur les fondations des maisons. La moindre fissure dans le béton devient alors une soupape pour cette pression souterraine, tout comme l’espace entre la semelle et les fondations.
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à l’apparition de voies d’eau au sous-sol. Il faut d’abord considérer la nature du sol : les fondations remblayées avec des matières qui retiennent l’eau, comme l’argile, risquent davantage de subir des infiltrations. En ce qui concerne les maisons construites sur un sol argileux, une sécheresse prolongée est assurément l’une des principales sources de fissuration des fondations. Et si ces maisons sont entourées d’arbres gourmands en eau, les problèmes risquent de s’accentuer.
Par ailleurs, l’usure normale des matériaux expose tout bâtiment aux infiltrations d’eau. Ainsi, tout comme la membrane d’étanchéité qui protège les fondations, le drain de fondation a une durée de vie utile approximative d’une quarantaine d’années. Qu’il soit d’argile ou de plastique, ce conduit de drainage peut être déplacé, écrasé ou bouché. En outre, une bonne proportion des maisons de plus de cinquante ans ne comporte même pas de drain.
Si, par surcroît, le terrassement favorise le ruissellement des eaux de fonte ou de pluie vers la maison au lieu de les en repousser, ce pourrait devenir la goutte de trop!
Aux grands maux les grands remèdes!
On conviendra qu’il est évidemment préférable de corriger la situation. Il vaut toujours mieux gérer une solution qu’un problème... Dans la plupart des cas, cela veut dire dégager les fondations afin de réparer les fissures, poser une nouvelle membrane ou installer un drain de fondation. Certaines fissures peuvent à l’occasion être colmatées de l’intérieur.
Captage, pompage et évacuation
Dans certains cas, le recours à une pompe de puisard devient incontournable, notamment en présence d’une nappe d’eau souterraine qui s’élève systématiquement à certaines périodes de l’année.
Dans les secteurs à risque, le drain perforé qui ceinture la base de la fondation ou qui est installé sous la dalle de plancher peut être raccordé à un puisard situé dans le sous-sol. L’eau canalisée se déverse par gravité et s’accumule dans ce caisson étanche pour être évacuée au moyen d’une pompe de vidange (sump pump). Cette eau est rejetée dans l’égout de la maison ou vers l’extérieur, à bonne distance des fondations, à un endroit où le sol peut l’absorber.
Un tel puisard réclame un nettoyage annuel, car l’eau de drainage entraînera la plupart du temps un peu de terre ou de sable, ce qui pourrait entraver le fonctionnement de la pompe. Il ne faut pas oublier d’ajouter périodiquement de l’eau fraîche dans le puisard pour amener la pompe à évacuer l’eau stagnante pouvant dégager une odeur fétide.
Qu’il s’agisse d’un modèle submersible ou à colonne, on ne doit pas négliger d’inspecter et de tester la pompe à l’approche du dégel. Une fois qu’on l’aura débranchée puis retirée du puisard, on la nettoiera en portant une attention particulière au tamis qui couvre la prise d’eau. Le travail sera incomplet sans une vérification du débit du tuyau de vidange confirmant que rien ne nuit à l’évacuation de l’eau.
Outre les pompes de vidange à alimentation électrique, le marché offre des pompes fonctionnant à batterie ainsi que des pompes actionnées par la pression d’eau municipale. Jumelées à une pompe électrique, ces dernières sont surtout utilisées dans les résidences affectées par une pression d’eau dans le sol commandant une évacuation régulière; elles assureront la relève automatiquement advenant une panne électrique ou une défectuosité de la pompe principale.
Diverses sources, solutions diverses
Le sol étant gorgé d’eau plus que jamais au dégel, on comprendra qu’il faut prendre tous les moyens pour éviter d’en rajouter.
Ainsi, on doit voir à maintenir autour de la maison une pente de terrain forçant l’eau à s’en écarter. Si la pente naturelle joue le rôle contraire, un ajout de terre s’imposera. De même, il faudra corriger les mauvaises inclinaisons des trottoirs, terrasses et voies d’accès : tout affaissement pourrait diriger l’eau vers les fondations.
L’infiltration d’eau par des fenêtres situées trop près du sol pourrait quant à elle être contrée par la réfection du scellement de leur cadre ou par l’installation de puits d’assèchement (communément appelés « margelles ») bien drainés.
Enfin, l’installation de gouttières ou le remplacement de celles déjà en place par des nouvelles de dimension adéquate est primordial. En plus d’être nettoyées régulièrement, ces gouttières doivent être munies de tuyaux de descente projetant l’eau à au moins deux mètres des fondations.
Épongeage et assèchement : vite et bien!
Il faut enfin garder à l’esprit qu’il est impératif d’agir rapidement lorsque l’eau s’infiltre. Une intervention à l’intérieur d’un délai de 48 heures permettra de couper court à une éventuelle croissance de moisissures.
Dans des cas graves, comme une inondation, il peut être nécessaire de procéder à une démolition contrôlée des murs et planchers affectés. L’opération visera à retirer les matériaux (bois, isolant, gypse, etc.) jusqu’au-dessus du point le plus haut atteint par l’eau. L’eau accumulée pourra ainsi s’échapper, et l’assèchement des matériaux sera plus efficace. En outre, ce dégarnissage permettra de vérifier si les matériaux cachés sont abîmés ou contaminés au point de nécessiter un nettoyage ou un remplacement.
Total de 0 commentaire(s)